Les routes départementales fortement impactées par les pluies

Le Président du Département Jean-Pierre Barbier, en présence des conseillers départementaux Christophe Borg et Martine Kohly, ainsi que du maire d’Allevard Sidney Rebboah, s’est rendu ce matin dans les gorges du Bréda pour constater le travail des agents du Département qui a permis de rouvrir la RD 525 à la circulation après les intempéries de mercredi dernier.

 

Comme annoncé par Météo France, l’Isère a connu le mercredi 29 décembre un intense épisode pluvieux avec un radoucissement notable. Aux fortes pluies s’est ajoutée, du fait d’une isotherme à 3 000 m, une fonte nivale importante. Il a plu de 100 à 120 mm, en quelques heures, le mercredi matin, sur un manteau neigeux important issu des chutes de neige de début décembre. Ce phénomène a conduit à des concentrations des écoulements, des avalanches et des exutoires bouchés.


Les gorges du Bréda, fortement touchées


Ce matin-là, la RD 525 qui suit les gorges du Bréda connait 2 coulées de boue sur cette route qui avait été heureusement été fermée de manière préventive. Une fois les matériaux retirés et la route dégagée, la circulation reprend le vendredi 31.
En ce qui concerne les risques naturels, le site présente une géologie spécifique car il est surmonté par un versant abrupt de grande hauteur caractérisé par la présence de nombreuses sources souterraines et venues d’eau. Le plus grand glissement de terrain connu s’est produit en 1999 avec le glissement de 1000m3 de matériaux.

 

Face à la récurrence des événements de type glissement et à leur ampleur, le Département a engagé une réflexion dans le but de mettre en place une gestion préventive des risques naturels. Sur la base d’une analyse globale et détaillée de tous les évènements, une corrélation a pu être déterminée avec des événements météorologiques très caractéristiques : gel-dégel et/ou pluviométrie supérieure à 40mm. La géologie n’étant toutefois pas une science exacte, outre ces critères, une surveillance humaine est toujours assurée pour évaluer la situation.
Une procédure d’exploitation a pu ainsi être établie : la fermeture est décidée lorsque toutes les conditions de survenance d’un événement semblent réunies. Des barrières ont été mises en place pour faciliter la mise en oeuvre de la mesure et son respect par les usagers. Une communication spécifique est alors organisée, notamment via le site itinisere.fr et les flashs infos.

 

De plus, d’importants travaux ont été réalisés entre 2018 et 2020 pour améliorer globalement la sécurité des usagers et réhabiliter des murs de soutènement situés à l’aval. Ces travaux ont aussi permis la création d’une bande cyclable dans le sens montant sur une longueur de 1000 m pour un budget global de 3 M€. Les travaux ont été organisés en 3 phases :

  • 2018 - Elargissement du pont de la Noue – 534 000€
  • 2019 - Réparation des murs de soutènement et reprise des dispositifs de retenue – 2,1M€
  • 2020 - Réfection de chaussée et réalisation de la bande cyclable – 400 000€

 

Jusqu’à 20 routes départementales coupées


Ces intempéries ont eu des conséquences importantes sur le réseau routier départemental, principalement dans les zones de montagne du sud Isère. De nombreuses coulées de boues se sont déclenchées. Au plus fort de la journée, une vingtaine de routes départementales étaient coupées. Le Grésivaudan a concentré la majorité des interventions.
Le phénomène le plus important a concerné la RD 1090 dans la traversée de Crolles (secteur de Montfort). En effet, le torrent de Montfort en crue nous a conduit à fermer la route car le pont qui le franchit était submergé par des vagues. Une intervention conjointe du Symbhi en lien avec le territoire a permis de mobiliser de nombreux moyens pour limiter l’engravement et ainsi réduire au maximum les conséquences de la crue. 24h de travail intensif pour curer le torrent ont été nécessaires pour pallier au phénomène de crue. La crue d’un torrent voisin sorti de son lit a été dramatique pour la gare du funiculaire de St-Hilaire-du-Touvet et sa voie.

 

Le secteur d’Allevard a aussi été particulièrement touché. Une intervention sur la RD 525 (secteur de Morêtel de Mailles) suite à une coulée de boue a permis de rouvrir la route rapidement, d’autant plus que la RD 525 avait été fermée préventivement dans les gorges du Bréda considérant les fortes précipitations attendues et la sensibilité connue de ce secteur aux coulées (voir ci-dessus). Cette fermeture a été opportune au regard de l’effondrement d’un talus rocheux constaté le lendemain. La commune, ainsi que celle de Pinsot, du Moutaret et de La Chappelle du Bard ont connu de nombreux dégâts sur les voiries communales.


Les territoires de l’Oisans, de la Matheysine, du Trièves, du Vercors et du Voironnais Chartreuse ont aussi été touchés mais dans une moindre mesure. Suite à ces forts écoulements, la plaine de Brangues a dû être inondée pour écrêter la crue du Rhône et ainsi protéger l’agglomération lyonnaise. Ceci a conduit à la fermeture de 5 routes départementales.
Pour faire face à ces événements, le Département a mobilisé dans un délai très court 200 agents, 100 véhicules et de nombreuses entreprises qui interviennent pour son compte. Ceci a permis dès jeudi la réouverture de plusieurs routes et le désenclavement de hameaux. Grâce à une mobilisation importante, ce jeudi 6 janvier, toutes les routes départementales sont rouvertes, parfois avec des réductions de largeur ou de tonnage.

 

Suite à plusieurs glissements de terrain, des visites de géologues ont été organisées pour analyser les dégâts et prioriser les travaux de reconstruction. Pour certains sites, il s’agit de réactivation de zones de glissements déjà identifiées. Un programme prévisionnel d’études de certains sites puis de travaux est en cours de finalisation.

 

« En cas d’événement ou de catastrophe naturelle qui touchent nos routes, le Département est extrêmement agile et rigoureux quant au dégagement des voies pour permettre aux usagers une sécurité optimale. Il faut toutefois rester humble face aux phénomènes naturels. Anticiper chaque fois plus et chaque fois mieux ces événements est dans notre ADN, mais cette science n’est pas exacte et jour après jour les services du Département que je tiens à remercier font leur maximum pour que nous puissions avancer sur les points les plus fragiles des 4680 km du réseau départemental, dont 1000 km à plus de 800m d’altitude », souligne Jean-Pierre Barbier, Président du Département.