Bien se nourrir : c’est une préoccupation essentielle des Français et les agriculteurs locaux jouent un rôle majeur dans notre sécurité alimentaire, comme la crise sanitaire l’a mis en évidence. Dans un monde en pleine mutation, ils doivent arriver à concilier performance économique et préservation de l’environnement. Le Département les aide à s’adapter.
Les panneaux d’entrée de village à l’envers sont là pour rappeler la mobilisation du monde agricole début 2024. En Isère comme partout en France, les agriculteurs ont fait entendre leurs revendications : pouvoir vivre dignement de leur travail, restaurer des marges parfois réduites à zéro, pérenniser leurs exploitations face à une pression foncière croissante et à la concurrence déloyale de produits d’importation…
Aux premières loges du changement climatique qui affecte les rendements, les agriculteurs doivent aussi faire face à de nouvelles contraintes sanitaires et environnementales. Les consommateurs, quant à eux, confrontés à l’inflation, recherchent, des prix toujours plus bas, au détriment du bio notamment (– 9 % en un an en grande distribution).
L’équation paraît impossible à résoudre, tant les agriculteurs sont soumis à des injonctions contradictoires. Comment garantir aux Isérois une offre agricole et alimentaire durable et de qualité, respectueuse de la nature et des animaux, tout en assurant aux producteurs une rémunération équitable ?

Le Département de l’Isère n’a pas attendu pour s’emparer du sujet, afin que l’agriculture ne subisse pas le sort de l’industrie textile. Un travail de fond a été engagé depuis 2015 pour moderniser les systèmes de production, développer la vente directe et les circuits de proximité, veiller à la maîtrise sanitaire des cheptels et des produits, soutenir le pastoralisme…
La marque Nos produits IS HERE, lancée en 2018, s’inscrit dans cette dynamique, avec des critères stricts de qualité, de juste rémunération des producteurs et d’appartenance à un territoire.
Sachant que les agriculteurs isérois ne possèdent que 20 % des terres qu’ils exploitent, le Département s’est aussi attaqué à la question cruciale du foncier et à la protection des parcelles agricoles en périphérie des villes, via le PAEN. Autres grands enjeux : le partage et la sécurisation des ressources en eau, en encourageant les irrigants à contrôler leur consommation ; la protection de la biodiversité, le développement de la méthanisation, qui procure de nouveaux débouchés aux agriculteurs en produisant du biométhane utilisable localement.
Pour beaucoup de ces sujets, l’Isère est souvent à la pointe et inspire d’autres collectivités. Consommer local, c’est aussi un acte citoyen et la responsabilité de tous.
les chiffres-clés de l’agriculture en Isère
- 10 millions d’euros de budget alloué en 2024 par le Département à l’agriculture.
- 262 bénéficiaires des aides aux investissements agricoles en 2024.
- 4 830 exploitations (25 % ont disparu en dix ans).
- 240 000 hectares de surface agricole utile (32 % de la superficie).
- 1 exploitation sur 3 qui vend en direct (à la ferme, sur les marchés…).
- 2 100 produits agréés Nos produits IS HERE.
Pour aller plus loin
« Pas de ruralité vivante sans agriculteurs »
Vice-président du Département en charge de la ruralité, de l’agriculture et de la forêt

IsèreMag
Le Département soutient fortement l’agriculture iséroise. Pourquoi cette politique volontariste ?
Cyrille Madinier
Les agriculteurs sont les premiers acteurs économiques de nos bourgs et nos villages : en Isère, nous avons 78 % de communes rurales. Ils jouent un rôle essentiel pour la qualité de vie des Isérois, qui peuvent accéder à des produits fermiers de qualité près de chez eux, dans des paysages préservés. Nous avons la chance d’avoir ici une agriculture nourricière et très diversifiée. Pour le Département, garant des solidarités territoriales, la ruralité ne peut exister sans le maintien d’une agriculture durable.