Donner aux enfants les meilleures conditions de scolarité dès le plus jeune âge partout en Isère : c’est l’ambition du Département avec son Plan écoles, doté de 83 millions d’euros. Décryptage.
Agrandir le restaurant scolaire, créer une salle de motricité, isoler des bâtiments anciens, végétaliser la cour de récré, supprimer des préfabriqués qui durent ou remettre à niveau la plomberie… Avec les ans, beaucoup d’écoles avaient besoin d’un coup de neuf pour être en conformité avec les normes d’aujourd’hui, voire carrément d’un nouveau bâtiment. De petits et très gros travaux qui, en grande partie, n’auraient pu se faire sans l’aide exceptionnelle apportée par le Plan écoles du Département.
À Rives, par exemple, le chantier de restructuration de l’école Libération (2 millions d’euros, dont 1 million de dépenses éligibles à l’aide) qui vient de démarrer cet automne bénéficiera ainsi d’une subvention supplémentaire de 200 000 euros du Plan écoles, en plus de la dotation territoriale de 372 000 euros.
“Il n’y avait pas péril en la demeure, même si une bonne partie des salles sont fermées pour cause de vétusté, les locaux étant très spacieux. Mais des travaux de gros œuvre étaient nécessaires à terme, car nous avons une dalle qui s’affaisse. Le bâtiment ayant un caractère patrimonial, nous allons pouvoir aussi l’isoler par l’intérieur sans toucher à la façade. Et nous serons en mesure d’accueillir 40 élèves supplémentaires, sachant que nous avons beaucoup de constructions nouvelles dans le périmètre de l’établissement.”
Directrice des services techniques de la mairie de Rives
Des travaux pour bien travailler !
Pour d’autres, comme pour l’école de la Forteresse, en Bièvre-Valloire, il y avait bel et bien urgence et les travaux se seraient faits de toutes les manières : le plafond de la salle de classe s’était effondré juste après la rentrée, en septembre 2021 (par chance, un dimanche !). Mais les finances de la commune seront moins impactées, les réparations étant prises en charge à 60 % par les crédits du Plan écoles.
“Les communes ont droit à une dotation territoriale pour financer leurs projets, mais celle-ci est plafonnée au mieux entre 150 000 et 550 000 euros, rappelle Sandrine Martin-Grand, vice-présidente du Département en charge de l’équité territoriale. Notre objectif était de les encourager à investir avec des règles uniformes et équitables pour tous, en milieu rural comme à la ville. Et avec une ambition forte : l’égalité d’accès à l’éducation pour tous les enfants.”
Avec des marges de manœuvre financières souvent très amoindries et des factures d’énergie qui flambent, ce Plan écoles du Département est tombé à pic.
Face aux besoins exprimés par les communes et intercommunalités, l’enveloppe initiale de 20 millions d’euros sur deux ans a été plus que doublée pour approcher les 50 millions d’euros. Si l’on ajoute les 33 millions de dotation territoriale, cela fait 83 millions d’euros investis pour un total de 232 millions d’euros de travaux portés par 353 maîtres d’ouvrage différents sur tous les territoires de l’Isère, réalisés à 86 % par des entreprises iséroises.
Repères
Rendue obligatoire en 1882 par Jules Ferry, l’école publique est devenue le plus cher symbole de la République et l’éducation nationale est le premier poste de dépense de l’État.
Mais les bâtiments scolaires, eux, sont à la charge des collectivités territoriales, qui se répartissent la tâche : aux Communes les écoles maternelles et élémentaires, aux Départements les collèges, aux Régions les lycées.
En Isère, le Département, qui mène un important programme de réhabilitation des collèges, a décidé d’aller au-delà de ses obligations légales en 2019, avec un plan d’aide exceptionnel pour aider également les communes à remettre à niveau leurs bâtiments scolaires.
“569 opérations financées dans les écoles de l’Isère”
Vice-présidente du Département, en charge de l’équité territoriale
IsèreMag
Prévu au départ sur deux ans, puis prolongé d’un an, le Plan écoles du Département est maintenant achevé. Quel bilan en tirez-vous ?
Sandrine Martin-Grand
Ce plan visait à accompagner les communes sur l’un de leurs tout premiers postes de dépense et à soutenir l’activité économique. Pour finir, 569 opérations ont été financées dans 362 communes de l’Isère sur les 433 qui ont au moins une école, dont 75 % pour de petits travaux (moins de 300 000 euros) subventionnées à 60 %.